EN SURCHARGE ET SOUS TENSION : L’ELECTRIQUE FAIT DEBORDER LES PORTS EUROPEENS
En 2023, l’UE a importé 1,3 million de véhicules électriques, soit une hausse de 25 % par rapport à 2022. Cette croissance fulgurante a saturé les ports européens, notamment Anvers-Bruges ou encore Bremerhaven, où le nombre de véhicules en attente a augmenté de 15 %. Rotterdam subit aussi des délais de traitement allongés de 30 % par rapport aux années précédentes. Le stockage en ports devient donc un véritable casse-tête avec des véhicules parfois bloqués pendant plus d’un an.
UN MANQUE D’ADAPTATION LOGISTIQUE, PRINCIPALE CAUSE DE BLOCAGE
Cette congestion portuaire s’explique par plusieurs facteurs. D’abord, la demande européenne en véhicules électriques a explosé, notamment avec l’augmentation des importations chinoises. Cependant, les infrastructures logistiques ne sont pas adaptées à cette hausse. À Bremerhaven, une livraison de 3 000 véhicules BYD a été stockée pendant plusieurs semaines, certains véhicules étant restés plus d’un an dans les entrepôts. Ce stockage prolongé expose les voitures à des risques, notamment des dégradations de la batterie pouvant perdre jusqu’à 20 % de sa capacité. Des moisissures ont aussi commencé à apparaître dans l’habitacle. Sans compter les autres potentiels problèmes sur les pneumatiques, joints et autres fluides liés à cette immobilité…
Par ailleurs, les difficultés de gestion de la distribution sont aussi un facteur clé : selon l’expert Ferdinand Dudenhöffer, des marques comme BYD manquent d’une « stratégie de distribution européenne cohérente ». Cette désorganisation contribue à l’accumulation de stocks dans les ports.
Enfin, la réduction des subventions pour l’achat de VE dans certains pays d’Europe a affaibli la demande, exacerbant la saturation des ports.
SOLUTIONS EN VUE : PRODUIRE SUR PLACE ET REORGANISER
Face à cette impasse, des solutions émergent. Plusieurs constructeurs chinois envisagent de produire directement en Europe. Le groupe BYD prévoit la construction d’une usine en Hongrie, capable de produire 100 000 véhicules par an. Nio suit également cette voie, avec des projets de fabrication en Allemagne et en Pologne. Cette production locale permettrait de contourner les obstacles liés aux droits de douane et d’alléger les coûts logistiques.
En parallèle, une meilleure organisation des flux logistiques et des investissements dans les infrastructures portuaires devraient permettre de réduire les délais de stockage et de distribution, ainsi que de minimiser les risques liés au stockage prolongé de ce type de véhicules.
Le service autos TRANSCAUSSE assure le transport des véhicules partout en France, vers et en retour de Corse. La flotte de porte-voitures livre toute la région PACA pour les grands constructeurs.
D’ici ces prochaines semaines est prévue l’ouverture d’un parc de stockage sur Rognac avec 600 places. Ce service dédié proposera la gestion de stock sur un parc sécurisé, la préparation, le lavage, le rechargement électrique des véhicules, mais aussi enlèvement et la livraison avec une flotte de 3 porte-6 et de 3 porte-8.