PONCTUALITE DES TRANSPORTEURS MARITIMES : UNE PERFORMANCE EN BAISSE MALGRE LES NOUVELLES ALLIANCES
Les nouvelles alliances maritimes bouleversent l’industrie maritime et impactent la fiabilité des délais de transit. Ces regroupements ont des conséquences directes sur la gestion des chaînes d’approvisionnement mondiales, avec des effets notables sur les transit times. En 2024, malgré des efforts pour améliorer la fiabilité, les retards ont augmenté de 30 % par rapport à 2022. Analysons la situation.
L’IMPACT DES ALLIANCES SUR LES DELAIS DE LIVRAISON
Selon les dernières données, seuls 52,7 % des navires des grandes alliances respectent leur planning en 2024, contre 66,3 % en 2023, avec un retard moyen de 4,2 jours par navire (contre 3,5 jours en 2022). Le regroupement THE Alliance, incluant Yang Ming et HMM, a enregistré une hausse de 18 % de son volume de conteneurs, mais aussi une augmentation des retards, passant de 3,5 à 4 jours en moyenne.
Les routes transpacifiques sont particulièrement affectées. 2M (Maersk et MSC) et Ocean Alliance (CMA CGM, COSCO, Evergreen) connaissent désormais des retards moyens de 5 jours, contre 3 en 2022. Ce phénomène est exacerbé par les conditions météorologiques et géopolitiques, dont les conflits en Mer Rouge.
LES STRATEGIES POUR LIMITER LES RETARDS
Certaines alliances tentent de compenser ces retards. Par exemple, 2M a réduit de 10 % le nombre de traversées annulées tout en augmentant de 13 % la capacité de ses navires sur la route Asie-Europe. Ces ajustements ont permis de diminuer les retards sur cette ligne de 6,5 %. Cependant, des routes comme celles entre l’Asie et le Moyen-Orient ont vu des délais augmenter de 7 jours en raison de la congestion portuaire.
De son côté, Ocean Alliance investit dans des navires plus grands et des ports stratégiques pour améliorer la fluidité des chargements, bien que ces efforts restent aussi limités par la saturation des ports.
Par ailleurs, certaines compagnies commencent à privilégier des escales moins fréquentées pour contourner les embouteillages portuaires. Cette stratégie a permis de réduire les délais de livraison sur certaines routes secondaires, mais elle reste difficile à généraliser sur les axes Asie-Europe ou transpacifique.
Bien que les nouvelles alliances apportent une rationalisation des coûts et une augmentation de la capacité, la question se pose : sauront-elles anticiper et s’adapter pour garantir une chaîne logistique toujours plus performante ?