
DECARBONATION DU TRANSPORT MARITIME : DES ENGAGEMENTS DE PLUS EN PLUS CONCRETS
La 83e session du Comité de la protection de l’environnement marin (MEPC) qui s’est déroulée du 7 au 11 avril a permis de statuer sur des mesures très attendues dans le monde du transport maritime. C’est une nouvelle étape dans la décarbonation du secteur pour atteindre l’objectif de zéro émission de CO2 d’ici à 2050. Un objectif qui concerne tous les acteurs du secteur qui sont déjà en ordre de marche.
OMI : UN SOMMET ATTENDU ET DES ENTREES EN VIGUEUR
L’OMI (Organisation Maritime Internationale) a statué au cours de cette semaine sur deux volets de mesures (une partie technique et une partie économique) pour atteindre l’objectif fixé du Net Zero émission de CO2 d’ici à 2050.
Le premier volet, appelé GFS (Global Fuel Standard) porte sur l’obligation de réduction progressive de l’intensité des émissions de GES (Gaz à Effet de Serre) des combustibles marines. Cela implique pour toutes les compagnies maritimes, le passage à des carburants alternatifs.
Le second, appelé Carbon Levy, porte sur un système de tarification mondial des émissions de GES dont les revenus seraient versés sur un fond d’investissement pour participer au financement d’initiatives vertes dans le secteur maritime.
L’adoption de ces mesures est prévue pour le mois d’octobre 2025 et leur entrée en vigueur pour 2027.
LA DECARBONATION EN ROUTE
Depuis 2023 les compagnies maritimes sont tenues de s’adapter aux exigences de l’OMI mais aussi aux objectifs de l’accord de Paris et de l’European Green Deal qui assure à travers un certain nombre d’actions de correspondre aux réglementations environnementales et soutenir des pratiques durables.
C’est dans ce cadre que l’on assiste à une importante hausse de l’utilisation de carburants alternatifs et de commandes de navires adaptés avec en tête le GNL, puis le méthanol et l’ammoniac en suivant. Le nombre de navires fonctionnant au GNL a ainsi doublé depuis 2021 et va continuer à augmenter au vu de la demande constante des armateurs.
On constate également l’arrivée sur le marché de voiliers cargo. Les acteurs de ce mode d’expédition alternatif accentuent leur développement par la construction de plusieurs spécimens mais aussi par la diversité des destinations proposées. Ce type de transport alternatif dit vert, attire de plus en plus d’exportateurs et importateurs, même si ces navires ont une capacité moindre. A noter que le premier porte-conteneurs à voile est actuellement en construction.
Ces mises en conformité sont d’autant plus importantes que de plus en plus d’acteurs internationaux du secteur s’engagent en ce sens. C’est le cas notamment du Canal de Panama qui a annoncé mettre en place à compter du 5 octobre 2025 le Net Zero Slot pour engager le transport maritime bas carbone. Concrètement, à compter de cette date, la priorité de passage par le Canal sera donnée aux navires à carburant alternatif.
On notera également l’introduction en Méditerranée, par l’OMI, d’une zone de contrôle des émissions (ECA) à compter du 1er mai 2025 afin de se conformer aux réglementations environnementales et soutenir les pratiques de transport maritime durable.
Rappelons que l’OMI a fixé des objectifs aux compagnies maritimes depuis 2023 pour accélérer la décarbonation de leur flotte avec une obligation de mise en conformité de leur navire. En 2024 est entré en vigueur la surcharge ETS, une taxe carbone calculée sur chaque expédition maritime depuis le 1er janvier 2024 dans le cadre de l’European Green Deal (voir notre article « Transport maritime : taxe carbone »).
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